Découvrez le patrimoine gantois en navigant sur l’eau. À bord d’une chaloupe électrique, vous pouvez admirer les nombreux sites et humer l’atmosphère du centre-ville historique.
Gand est une ville d’eau née à la confluence de la Lys et de l’Escaut. Aujourd’hui encore, ses nombreux cours d’eau assurent cette atmosphère bouillonnante caractéristique et vous plongent immédiatement dans une ambiance de vacances.
De nombreux efforts ont été faits pour que l’eau soit à nouveau claire et pleine de vie. Et cela se voit et s’entend : les rives de la Lys et de l’Escaut ont retrouvé leurs parasols colorés, tandis que des conversations et des rires se mêlent à leur murmure, attestant de moments agréables passés au bord de l’eau. Les plaisanciers trouvent le mouillage idéal dans l’un de nos ports de plaisance et amènent de nouveaux visiteurs dans la ville.

Cette balade fluviale a été réalisée avec le soutien d’Interreg « France-Wallonie-Vlaanderen » Golden Leie-Lys.

Pont Sainte-Agnès (St. Agnetebrug)

Ce pont à bascule vert porte le nom d’un ancien couvent situé sur le Lindelei et dont l’existence est attestée dès 1462 (ce couvent a été démoli en 1826 pour bâtir une école, la Nijverheidsschool). Il est également appelé Entrepotbrug (pont de l’entrepôt) en référence à l’entrepôt qui se trouve dans les environs.

Le bassin d’écluse Sainte-Agnès a été construit lors du rattachement de la Coupure à la Lys au milieu du XVIIIe siècle. Les portes d’écluse (vous pouvez voir dans la maçonnerie les encoches qui servaient à les fixer au mur) permettaient de réguler les eaux du centre-ville.

Au début du XIXe siècle, il n’était plus possible de faire monter le niveau d’eau du canal au-delà de celui du centre-ville. Les portes de l’écluse sont donc restées ouvertes, à la grande satisfaction des bateliers. Elles ont disparu en 1823.

Vous partez de l’appontement situé au 9a de la Coupure Links et passez tout de suite sous le pont vert Sainte-Agnès. Juste après, vous tournez à droite en passant à nouveau sous un pont.  Un peu plus loin, vous passez devant La Bijloke, côté droit.

La Bijloke

Ce nom est dérivé des Bijlokemeersen, des prairies qui, au XIIIe siècle, furent données par la comtesse Jeanne de Constantinople pour la création d’un hôpital. C’est ici que fut fondé l’hôpital de la Bijloke. Plus tard, on construisit également l’abbaye de la Bijloke.

Le complexe définitif était constitué d’un hôpital, d’une abbaye et de bâtiments d’utilité publique de trois périodes : le Moyen Âge, le XVIIe siècle et le XIXe siècle.  Aujourd’hui, le site de la Bijloke est un centre culturel qui comprend notamment le Musée de la Ville de Gand (STAM), le Centre de musique De Bijloke Gent, l’Académie royale des beaux-arts et le Conservatoire de la Haute École de Gand.

Passez d’abord sous la Godshuizenlaan, puis continuez en direction du pont Roi Albert (Koning Albertbrug). Vous pouvez voir sur votre droite la Résidence Belvédère.

La Bijloke

Résidence Belvédère

Avec son plan en forme de Y, son auvent au-dessus de l’entrée et sa corniche fortement en saillie, la résidence Belvédère se démarque des autres immeubles à appartements plutôt sobres autour du Watersportbaan, et apporte une touche de fantaisie évoquant l’Expo 58.  Cet immeuble, le plus récent et le plus à l’ouest, a eu droit à une profond remise en état. Le bureau d’architectes Van Derbeken s’est attelé à ce projet de rénovation à la demande de la société de logements sociaux ABC.

Afin d’apporter une touche de singularité supplémentaire au bâtiment, une lumière verte a été installée pour éclairer l’espace technique du 19e étage, de sorte que même la nuit, le bâtiment constitue une balise reconnaissable.

Continuez d’avancer le long du Henleykaai, où se situe le Quartier des Millionnaires.

Quartier des Millionnaires

Au XIXe siècle, la ville de Gand a connu une véritable explosion démographique en raison d’une forte industrialisation.  De plus en plus peuplée, la ville a cherché à s’étendre en direction du port, dans la périphérie septentrionale, tandis que la bourgeoisie fortunée est partie vers le sud de la ville pour y construire, en zone rurale, des quartiers plutôt résidentiels et élitistes.  Le quartier des millionnaires a été bâti durant l’Entre-deux-guerres, sur les terrains de l’Exposition universelle de 1913.

Le projet antérieur d’y construire également une caserne, avorté en raison de la Première Guerre mondiale, est rappelé par le caractère militaire ou patriotique des noms de rue actuels : Krijgslaan (avenue de la guerre), Onafhankelijkheidslaan (avenue de l’indépendance), Vaderlandstraat (rue de la patrie), Congreslaan (avenue du congrès), Woeringenstraat (rue de Worringen), Jemappesstraat (rue de Jemappes) et Fleurrusstraat (rue de Fleurus).

Faites demi-tour et retournez vers le centre-ville. Une fois revenu à votre point.

Ancien Palais de justice

Sur ce terrain se trouvait autrefois un couvent de franciscains. Après sa démolition à la fin du XVIIIe siècle, cet emplacement a accueilli la tenue d’un marché bihebdomadaire pendant quelques décennies. C’est ensuite, de 1836 à 1846, qu’a été construit le palais de justice, d’après des plans de l’architecte de la ville Louis Roelandt (1786-1864), dans un style néoclassique avec des éléments de la Renaissance florentine.

La cave et le rez-de-chaussée étaient destinés aux commerçants, avec entre autres des entrepôts et une bourse. Les étages du haut étaient occupés par les services juridiques. Après un certain temps, ces services ont manqué d’espace. La bourse de commerce a dès lors été transférée sur le Kouter, en 1900.

En 1926, un énorme incendie a ravagé le bâtiment, réduisant l’intérieur en cendres. Seuls les murs extérieurs ont résisté.  En 1930, le palais de justice a été reconstruit sous la direction de l’architecte M. De Vaere. L’aménagement intérieur a été entièrement repensé. Le nombre de salles et de locaux utilisables est passé de 58 à 100.

Depuis le déménagement de la plupart des services vers le nouveau palais de justice, dans le quartier Rabot, en 2007, ce bâtiment abrite uniquement la Cour d’appel.

Tournez à droite sur le Ketelvaart.  Vous voyez tout de suite l’Opéra et la Handelsbeurs sur votre gauche.

Ancien Palais de justice

Opéra et Handelsbeurs

 

L'Opéra, qui s’appelait à l’origine le « Grand Théâtre », a été construit entre 1837 et 1840 dans un style néoclassique par Louis Roelandt, architecte de la ville de Gand de l’époque, à l’emplacement du théâtre Saint-Sébastien, le théâtre de la guilde des archers datant du XVIIIe siècle, qui avait été démoli.  Plus tard, il a été rebaptisé Opéra Royal de Gand. Au cours de ses plus de 175 ans d’existence, le « Grand Théâtre » a été plusieurs fois modifié, redécoré et transformé, mais il reste néanmoins un exemple assez caractéristique de théâtre français de la première moitié du XIXe siècle.

La Handelsbeurs (bourse de commerce) est aujourd’hui une salle de concert moderne de taille moyenne, établie dans le bâtiment monumental de la bourse de commerce sur le Kouter.  Cette réaffectation a été rendue possible grâce à une restauration approfondie en 2002, après des années d’inoccupation.  En 1899, la ville de Gand fit l’acquisition de la salle des fêtes L’Union, située à côté du Corps de Garde (1739), qui était déjà en sa possession. L’architecte Charles van Rysselberghe fut chargé de réunir ces deux immeubles en un seul pour accueillir la bourse de commerce de Gand. En 1906, le bâtiment subit une nouvelle transformation : toujours sous la supervision de Charles van Rysselberghe, une salle fut également aménagée dans le Corps de Garde. Il s’agissait d’une salle de bourse avec une peinture d’Armand Heins. L’ancienne salle des fêtes L’Union sert de foyer pour la salle de concert actuelle, tandis que la salle de bourse de l’ancien Corps de Garde est aujourd’hui une salle de concert moderne modulable.

Après être passé sous le pont Walpoortbrug, vous trouvez l’impressionnant bâtiment De Krook sur votre droite.

De Krook

Ce quartier a une longue histoire. Il constituait autrefois un port attrayant de par sa situation. Il a été baptisé De Waalse Krook (« le pli wallon ») en 1943. Le « pli » fait référence à la courbe de l’Escaut où les bateaux, aux XVIIIe et XIXe siècles, déchargeaient du charbon en provenance de Wallonie.

En mai 2013, les promoteurs immobiliers ont annoncé que le site ne s’appellerait plus « Waalse Krook », mais simplement « De Krook ».  C’est aussi le nom de la nouvelle bibliothèque communale, qui a ouvert ses portes en 2017.

Tenez la droite.  Après le pont suivant, vous verrez le centre d’arts Kunstencentrum Vooruit .

De Krook

Kunstcentrum De Vooruit

Ce bâtiment, dont la construction a été entamée en 1911 d’après des plans de Ferdinand Dierkens, a ouvert ses portes en 1913 en tant que centre de fêtes et d’art du mouvement ouvrier socialiste gantois, avec une salle des fêtes (balzaal), un cinéma, une troupe de théâtre, etc.  Dans le kunstentempel Vooruit (temple des arts), les ouvriers pouvaient manger, boire et profiter de la culture à des prix très démocratiques.  Le Vooruit en tant que centre de fêtes et d’art s’inscrivait dans le cadre de la société flamande cloisonnée d’avant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, le bâtiment s’est dégradé jusqu’en 1982, lorsque l’impulsion a été donnée pour en faire le centre d’art qu’il est aujourd’hui. Il a été reconnu comme monument l’année suivante. En 2000, il a reçu le Prix du monument flamand après d’importants travaux de restauration.

Poursuivez tranquillement votre chemin et découvrez la belle Abbaye Saint-Pierre sur votre droite.

Abbaye Saint-Pierre

 

L’abbaye Saint-Pierre est une ancienne abbaye bénédictine située sur le mont Blandin (Blandijnberg), point culminant de la ville (28 m), le long de l’ancien cours de l’Escaut (Muinkschelde ou « Escaut des moines »). Le premier nom de l’abbaye, Blandinium, était aussi celui du Gallo-Romain qui aurait possédé ce terrain au VIIe siècle.  Les richesses de l’abbaye lui ont valu d’être assiégée à plusieurs reprises. Elle a notamment été pillée par les Vikings au cours de l’hiver 879-880, et a gravement pâti de la crise iconoclaste du XVIe siècle.

Les derniers moines ont été chassés à la fin du XVIIIe siècle.  Les bâtiments ont alors été aménagés comme caserne. Plus tard, jusqu’en 1948, ils ont fait office de prison. Aujourd’hui, ils servent d’espaces d’exposition au Monde de Kina, et les visiteurs ont la possibilité de visiter l’abbaye avec Alison, un moine virtuel.

Sur la côte qui descend vers l’Escaut, les pères cultivaient du raisin de cuve blanc. Napoléon Bonaparte mit fin à cette tradition. Depuis 2008, des pampres poussent à nouveau sur le flanc méridional.

Un peu après le Kinepolis, au niveau de la petite tour de Peperbus et juste avant le pont Kantienberg, faites demi-tour et retournez vers De Krook.  Dans la courbe au niveau de ce bâtiment guettez sur la droite l’entrée du tunnel qui vous mène sous la F. Laurentplein.

Abbaye Saint-Pierre

F. Laurentplein

La F. Laurentplein a été aménagée en 1884, lorsque cette partie du Nederschelde a été recouverte pour limiter la pollution et les nuisances olfactives dans la ville. Les petits bateaux pouvaient passer sous le pont mais étaient bloqués un peu plus loin par le pont Wijdenaardbrug. La partie entre ce pont et le pont Nieuwbrug a été comblée vers 1960, mais elle a été rouverte en 2018.

Lorsque vous ne pouvez plus aller plus loin au niveau de l’écluse Scaldis (Scaldissluis), faites à nouveau demi-tour. Vous naviguez à nouveau sur le Reep.

De Reep

Le Nederschelde, également appelé Reep, est la partie de l’Escaut qui traverse le centre-ville de Gand. La partie du fleuve qui va de sa source jusqu’à Gand est le Haut-Escaut (Bovenschelde).

Suite à l’aménagement du Ringvaart autour de Gand, la navigation a disparu de la ville et cette partie du Nederschelde a été comblée pour libérer de l’espace de stationnement et éviter les nuisances olfactives. De ce fait, la confluence de la Lys et de l’Escaut, qui se trouvait initialement ici, a été déplacée vers le Ringvaart.

À la fin du XXe siècle, le fait d’avoir comblé de telles voies navigables est apparu comme une erreur. Les nuisances olfactives n’étaient plus un problème et on souhaitait remettre à l’honneur la confluence naturelle de la Lys et de l’Escaut.  En 2002 ont débuté des travaux pour la réouverture du Reep à la navigation, la construction de 3 ponts et de l’écluse Scaldis au niveau de l’Oude Beestenmarkt et le réaménagement des abords de Portus Ganda.

Le 24 septembre 2018, le déblaiement du dernier petit morceau de terre dans le Reep entre l’Escaut et la Lys a permis de retrouver la confluence des deux cours d’eau.

De retour à l’ancien Palais de justice, vous avez face à vous et derrière vous, en hauteur sur les bâtiments, les statues « Escaut » et « Lys ».

De Reep

Les statues « Escaut » et « Lys »

À la fin du siècle dernier, Philippe Timmermans a réalisé l’une des statues les plus connues de Gand : le plongeur grandeur nature, sur le Lindenlei. Dix ans plus tard, à l’initiative de voisins d’en face enthousiastes, le pendant féminin du Plongeur, la statue Diving Lady de l’artiste londonien Ronald Cameron, a été placé sur la maison de l’architecte Stoop, faisant naître la légende populaire à propos de la confluence de « l’Escaut » et de « la Lys ».

De nos jours, cette histoire est racontée à tous les touristes qui font un tour de bateau à travers Gand.

Prenez à droite et poursuivez votre balade.  Juste après le pont des Dominicains (Predikherenbrug), vous voyez défiler sur votre gauche Het Pand.

Het Pand

 

Het Pand est un ancien monastère dominicain. Depuis 1963, il appartient à l’Université de Gand, qui y a aménagé un centre culturel et quelques musées scientifiques. L’ensemble du bâtiment est reconnu comme monument.

Le bâtiment date du treizième siècle. Initialement construit en tant qu’hôpital, il s’est toutefois avéré trop petit pour assurer cette fonction et a rapidement été donné au jeune ordre des pères dominicains. Deux églises ont été annexées au bâtiment, dont une seule, l’église Saint-Michel, subsiste aujourd’hui.

Het Pand a subi divers ravages et pillages au cours de l’histoire, jusqu’à ce que les derniers Dominicains quittent les lieux après la Révolution française. Le bâtiment est ensuite passé en propriété privée et a été exploité à des fins commerciales avec une certaine négligence. De plus en plus délabré, il a néanmoins été classé et déclaré inhabitable.

Le 25 janvier 1963, Het Pand a été vendu à l’Université de Gand, qui a fait restaurer le bâtiment entre 1971 et 1991 et l’utilise aujourd’hui comme centre de congrès et centre culturel. Ce centre comprend également un restaurant et lounge-bar chic Club Het Pand.

Poursuivez votre chemin. Après être passé sous le pont Saint-Michel (Sint-Michielsbrug), vous voyez les magnifiques Maisons de guilde à droite et à gauche, sur le Graslei et le Korenlei.

Het Pand

Maisons de guilde

Une maison de guilde était un bâtiment qui abritait l’administration d’une guilde et où se tenaient les réunions de ses membres.  Des réunions et des repas communs étaient organisés, lors desquels les membres buvaient dans la coupe de la guilde.

En général, seules les plus grandes guildes avaient une maison de guilde. Les plus anciennes datent du Moyen Âge. Dans les grandes villes, les guildes les plus importantes ou les plus riches choisissaient des lieux bien en vue pour y bâtir des immeubles prestigieux qui comptent aujourd’hui parmi les principaux monuments de la ville.

Au bout, passez sous le Pont aux herbes (Grasbrug) et continuez tout de droit.  À gauche, juste avant l’Oude Vismijn, la Lieve rejoint la Lys. En face de l’Oude Vismijn se trouve la Grande boucherie.

La Grande Boucherie (Groot Vleeshuis)

 

La Grande Boucherie de Gand était anciennement un marché couvert et une maison de guilde. Au Moyen Âge, la vente de viande était centralisée dans des halles à la viande ou vleeshuizen (maisons de viande) afin de pouvoir la contrôler. En effet, la vente de viande à domicile était interdite. Chaque ville médiévale comptait une ou plusieurs maisons de la viande.  La Grande Boucherie jouissait d’un emplacement central. Elle est déjà mentionnée dans des écrits de 1251.

La première maison de la viande n’avait rien de comparable au bâtiment actuel. Il s’agissait d’une maison en bois qui était beaucoup plus petite et n’arrivait pas jusqu’au Pont de la boucherie (Vleeshuisbrug).   Le bâtiment a subi plusieurs transformations et agrandissements au fil des ans.

La Grande Boucherie a reçu diverses nouvelles affectations, et a servi notamment de marché de fruits et légumes, de bureau des postes et télégraphes, de parking couvert et (en partie) de poissonnerie. Aujourd’hui, il est utilisé comme centre de promotion de produits régionaux de Flandre orientale.

Derrière l’Oude Vismijn se trouve le Château des Comtes et ,sur le côté gauche, le Patershol.

La Grande Boucherie (Groot Vleeshuis)

Château des Comtes et Patershol

 

Le Château des Comtes présente un intérêt tout particulier puisqu’il s’agit du seul château-fort médiéval ayant subsisté en Flandre.  Le châtelet, la muraille, le donjon, la résidence comtale et les écuries sont accessibles aux visiteurs.

Les Comtes de Flandre ont choisi une haute dune de sable avec des rives marécageuses, au milieu des bras de Lys, pour y construire une fortification.

Le Comte Baudouin Ier (837-879) aurait fait ériger la première fortification en guise de défense contre les invasions des Normands.  Le château a été fortifié et transformé drastiquement à plusieurs reprises.

À la fin du XIXe siècle, le Château des Comtes a été revalorisé. L’État et la Ville ont racheté en plusieurs étapes le complexe qui était en possession de particuliers.  Les constructions adjacentes ont été enlevées, faisant apparaître les vestiges imposants du château médiéval, et une grande restauration a été entamée en 1894. Les travaux de restauration se poursuivent aujourd’hui encore. Depuis juin 2016, le château se trouve à nouveau à deux-tiers dans l’eau.

Le Patershol est ce quartier agréable qui abrite aujourd’hui bon nombre de petits cafés et restaurants.

À la fin du XIIIe siècle, des pères s’étaient établis ici. Vers la fin du XVe siècle, le quartier a surtout vu arriver des avocats et des magistrats, car le Conseil de Flandre s’était installé dans le Château des Comtes tout proche.  Des commerçants et des artisans sont venus les rejoindre.  Il s’agissait d’un quartier aisé mais la situation a changé au début du XIXe siècle, lorsque de nombreux ouvriers sont venus y habiter.  Bon nombre de grands bâtiments furent alors démolis ou scindés en habitations d’ouvriers.

Lorsque l’industrie et ses travailleurs se sont déplacés vers les quartiers périphériques à la fin du XIXe siècle, le Patershol, avec ses rues étroites, est devenu un quartier défavorisé, une sorte de ghetto. Néanmoins, à partir de la fin du XIXe siècle, différentes générations d’artistes y ont trouvé refuge. Au début des années 1980, l’administration communale s’est associée à des investisseurs privés pour assurer la restauration, la rénovation et la revalorisation touristique du quartier.

Vous passez aussi devant la Maison d'Alijn à gauche, et un peu plus loin, juste avant le pont suivant, vous pouvez voir sur le côté droit le canon Dulle Griet (Marguerite l’enragée). Derrière ce canon se trouve aussi le Vrijdagmarkt.

La Maison d’Alijn, le canon Dulle Griet et le Vrijdagmarkt

Les origines de la Maison d’Alijn remontent à 1926. C’est alors que fut fondée la Koninklijke Bond der Oost-Vlaamse Volkskundigen, une association ayant pour but de favoriser l’étude du folklore. À cette fin, elle a publié le périodique folklorique Oost-Vlaamse Zanten à partir de 1927, et créé une bibliothèque axée sur le folklore. La collection de l’association était initialement hébergée dans la bibliothèque, mais elle s’est tellement accrue au cours des années suivantes qu’un nouveau lieu s’imposait. En 1932, le Musée du folklore (Folkloremuseum) a vu le jour. Dix ans après sa création, le théâtre de marionnettes à tige Het Spelleke van Folklore, l’ancien Spelleke van de Muide, s’est installé dans le musée, qu’il n’a plus quitté depuis. En 1962, le Musée du folklore a déménagé, abandonnant la Lange Steenstraat pour l’hôpital pour enfants Alijn (Kinderen Alijnhospitaal) sur le Kraanlei, et a été rebaptisé Museum voor Volkskunde (musée des sciences folkloriques).  En 2000, le musée a subi sa plus importante métamorphose à ce jour : le Museum voor Volkskunde est devenu la Maison d’Alijn. Le changement de nom inaugurait une nouvelle politique et une nouvelle orientation.  « La Maison d’Alijn se veut une maison ouverte sur le monde, soucieuse d’aborder le patrimoine de façon créative et préservatrice de la qualité, et de restaurer la relation avec le quartier et avec la ville. » [4] La Maison d’Alijn n’était pas le seul musée folklorique à changer de cap. Des musées à Rotterdam et à Leiden l’ont également fait à la même période.

Dulle Griet (Marguerite l’Enragée) est un canon en fer monumental datant de 1431.  En raison de sa couleur rouge d’origine, on le surnommait aussi Groten Rooden Duyvele (« Grand diable rouge »). Il a été transporté d’Audenarde à Gand en 1578, avec d’autres armes, pour servir dans la bataille contre les Espagnols. On ignore si le canon a été volé ou reçu.

Le Vrijdagmarkt est l’une des plus anciennes places de la ville. Elle s’étend sur un hectare environ et a joué un rôle important dans l’histoire de la ville. C’est ici que les Gantois organisaient les Joyeuses Entrées des Comtes de Flandre. Il s’agissait de leur forum et ils y tenaient des joutes. La place était aussi le théâtre d’exécutions et de règlements de compte.  Le marché hebdomadaire s’y tient le vendredi matin depuis 1199. C’est ici que se déroulait la majeure partie de la vie publique, sur le plan politique comme sur le plan social.

Un peu plus loin, vous passez devant les anciens bâtiments d’usine, devenus depuis l’hôtel Ghent River. Faites demi-tour lorsque vous ne pouvez plus avancer, au niveau d’une écluse de Portus Ganda.  Vous naviguez à nouveau à travers la partie la plus ancienne du centre-ville. Au niveau du pont Saint-Michel (Sint-Michielsbrug) et de l’ancien bâtiment des postes, vous pouvez jeter un dernier coup d’œil sur l’époustouflante rangée de tours, sur votre gauche.

La Maison d’Alijn

Pont Saint-Michel, ancien bâtiment des postes et rangée de tours

Le monumental Pont Saint-Michel a été bâti entre 1905 et 1909, après la construction du bâtiment des postes.  Tous deux sont des créations de l’architecte Louis Cloquet. Auparavant, il y avait ici un pont tournant plat. Vers le nord, le pont offre un point de vue sur le Graslei et le Korenlei et, au loin, sur le Château des Comtes. Vers le sud, il propose la vue caractéristique sur les trois tours gantoises : l’église Saint-Nicolas, le Beffroi et la cathédrale Saint-Bavon. Un pôle d’attraction idéal pour l’Exposition universelle de 1913.

Au Moyen Âge, l’horizon de Gand était caractérisé par trois tours alignées en plein cœur du centre-ville. C’est toujours le cas aujourd’hui. Depuis le Graslei, vous voyez d’abord l’église Saint-Nicolas. Cette église a été érigée sur les vieilles fondations d’anciens bâtiments au treizième siècle, et constitue un beau spécimen de gothique scaldien.

La deuxième tour de la rangée est le Beffroi. Lorsque la bourgeoisie est devenue de plus en plus riche et importante au Moyen Âge, elle a voulu faire étalage de cette richesse au moyen de grandes tours de ce type. Les tours servaient également de poste de garde et de tocsin, et sonnaient le début et la fin de la journée de travail à une époque où l’horloge n’existait pas. En cas de danger, on sonnait les cloches de la ville pour avertir tous les habitants.

La troisième tour de la rangée est la cathédrale Saint-Bavon. Bien que magnifique, cette église doit surtout sa renommée à la présence de l’Agneau mystique de Van Eyck.

Nous arrivons à la fin du parcours. Continuez un peu et tournez ensuite à gauche au niveau de la Coupure. Vous y retrouverez votre embarcadère.

Cette balade fluviale a été conçue en collaboration avec :

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